1. CONSTRUCTION ANTI-SISMIQUE

Reconstruire le Népal ne signifie pas redresser les maisons qui ont été perdues pendant le séisme, il s’agit de reconstruire un habitat durable capable de résister aux tremblements de terre. Nous avons choisi de construire au Népal pour informer et enseigner cette technique aux Népalais, et pour permettre aux personnes les plus vulnérables de se reloger en toute sécurité.

Nous nous sommes formées à une technique de construction de maisons durables, écologiques et peu coûteuse dîtes «  Super Adobe » avec Cal-Earth Spain ; au. Maroc. Ces maisons sont construites en sacs tubulaires remplis de sable, de terre, de gravier et enrichis avec du ciment, et du fil barbelé. Cette architecture reconnue antisismique a été développée par l’architecte Nader. Khalili de l’institut Cal-Earth (L’institut Californien de la Terre et de l’Architecture). Il s’agit de bâtiments en forme d’arche ou de dôme, variables à l’infini en y ajoutant des fenêtres, des portes, l’électricité et l’eau courante. Ces bâtisses résistent au feu, et aux inondations, et sont – ce qui est indispensable à la condition du Népal- anti sismiques.

Nous avons organisé notre premier chantier pour construire une maison pour Kindra et Biva un couple âgé d’environ 80 ans, résident dans un village à 7 heures de route de la capitale. Il s’agit d’un couple sans enfant, victime de tremblement de terre du 25 avril 2015 par la perte de leur maison. Ils ont, depuis, emménagé dans un petit abri fait de branches, avec leur chèvre. La situation de précarité extrême de ce couple les a rendus prioritaires dans notre liste de bénéficiaires.

En lien avec nos amis Népalais et nos architectes et formateurs nous avons organisé notre premier chantier, en réunissant un équipe de 10 volontaires internationaux venus de France, Australie, Estonie et 12 travailleurs villageois(e)s de village. Nous avons aussi fait marché les artisans locaux ; le menuisier, les tailleurs de pierres, les chauffeurs de bennes, les ramasseurs de sable ce qui a permis d’offrir une activité économique aux travailleurs locaux.Ce fut une logistique extraordinaire, 1 mois de construction, et d’aventure humaine ; et au final Kindra et Biva ont désormais une maison dans laquelle ils sont en sécurité.

[découvrez le chantier en image en parcourant le diaporama]

2. LE PROGRAMME DE FORMATION

Après le tremblement de terre du 25 avril 2015, les familles faisaient face à de nouveaux besoins. Avant, elles vivaient dans des maisons qui avaient été transmises de génération en génération les familles pouvaient se contenter de travailler à la ferme, au jardin, pour se nourrir et gagner quelques sous pour les dépenses vitales. Désormais, il faut reconstruire une maison, ce pour quoi les gens n’ont ni les compétences, ni les fonds nécessaires.

Pour pouvoir reconstruire, il faut de l’argent, pour avoir de l’argent, il faut un travail, pour avoir un travail, il faut des compétences. C’est ce constat qui nous a amenés à la création d’une formation pour permettre aux personnes les plus vulnérables ; les femmes, de pouvoir acquérir des savoir-faire pour leur permettre, un jour, de travailler et de gagner leur propre salaire.

Toutes les apprenties sont des victimes directes du tremblement de terre, elles ont perdu leurs maisons, leurs biens, certains membres de leurs familles et se sont retrouvées dans une situation sociale critique. Pour soutenir leurs efforts de reconstruction après le séisme, et leur permettre de subvenir aux besoins de leurs familles pendant leur formation, chaque femme a reçu une rémunération mensuelle de 55 € par mois de la part d’un « supporter », ce qui correspond à un demi-salaire moyen népalais.

La formation a regroupé 13 femmes qui sont venues saisir leur chance d’acquérir différentes compétences avec une formation de 4 à 9 mois dans différents domaines : la couture, la broderie, la découpe, le tissage, et la manufacture d’objets (attrape-rêves, bijou, porte-clés).  La gestion de ce programme de formation a été assurée en coopération avec une entreprise népalaise locale, l’objectif étant, de permettre à chacune de ces femmes, en fin de formation d’être en capacité de trouver du travail et de pouvoir subvenir à leurs propres besoins.

À l’issue de la formation, 9 femmes ont été embauchées. Elles sont désormais des travailleuses, des femmes qui ont fait le choix de gagner leur vie elles-mêmes, pour petit à petit se reconstruire. Nous avons eu le plaisir de découvrir que toutes avaient pris les dispositions nécessaires pour scolariser leurs enfants. Certaines, qui avait perdu leur maison, ont pu louer des petites chambres pour y loger leurs familles, d’autres vivent  encore dans des abris faits de tôles, qui se sont très largement répandues au Népal. Quatre autres femmes  pour diverses raisons ont quitté la formation.